Que mange un pilote à 10 000 m d’altitude?
Mais qu’est–ce qu’un pilote mange ? Voici ce qui se consomme dans le poste de pilotage, pendant les escales, et ailleurs.
La cabine de pilotage est mon lieu de travail, mais c’est aussi un resto mobile avec vue géniale. Je peux dîner au–dessus des Rocheuses enneigées en route pour Vancouver, ou voir les feux de la flottille de pêche japonaise au départ de Tokyo.
Avant un vol international ou intérieur, on charge des repas distincts pour l’équipage. Le protocole pour le commandant et le copilote est de ne pas prendre le même repas ou manger en même temps, pour des raisons de sécurité.
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Le type de repas mis à bord pour l’équipage dépend de l’heure locale. Décoller à midi de Paris signifie qu’on déjeune, même s’il est tôt au Canada. Pour éviter tout dégât, les agents de bord servent les boissons hors du poste de pilotage.
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Les membres d’équipage ayant des soucis alimentaires consomment des repas spéciaux, plutôt bons, je dois dire. Si on est patient, on peut parfois savourer des gâteries servies en Classe affaires, telles que noix chauffées ou plateaux de fromages. D’autres fois, il n’y a pas d’autre collation que des sachets d’amandes.
Pendant la pandémie de covid–19, nos vols de fret débordaient de provisions, plateaux de fromages et de fruits compris, mais les pilotes ont dû apprendre à faire fonctionner fours et cafetières. Je suis désormais officiellement « diplômé » dans ces deux cas.
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En repos en escale, nous recherchons les bistros de quartier ; nous pourrions sans doute écrire un guide sur les restos pour petits budgets. Pour sortir des sentiers battus, je choisis du poulpe en Grèce, un steak tartare en France ou un jambonneau en Allemagne. Je n’ai pas osé goûter à des anguilles écorchées vives au Japon ou à des grillons au chocolat en Corée du Sud, mais j’ai mangé des langues de morue coriaces à Terre–Neuve. L’œuf de cent ans (œuf macéré de poule ou de cane) ne m’a pas tenté à Hong Kong, mais j’ai essayé le pigeon, qui goûte le poulet en moins charnu. Je suggérerais volontiers des adresses, mais c’est interdit : les choix des pilotes sont confidentiels, pour des motifs de sûreté.
S’hydrater en altitude
- En cabine, à plus de 10 000 m d’altitude, la pression de l’air équivaut à celle de l’atmosphère à 2500 m d’altitude et le taux d’humidité, d’environ 20 %, à celui du désert d’Atacama.
- Il va sans dire qu’il importe de rester hydraté : les passagers devraient boire de l’eau et opter pour des jus au lieu de diurétiques comme l’alcool et le café quand passe le chariot à boissons.
- Ça vaut pour nous aussi : une bouteille de 1 l d’eau par tranche de huit heures de travail est embarquée pour chaque pilote. Nous tendons tout de même à consommer beaucoup de café.
Trois choses que tout pilote d’Air Canada sait
- Où manger pour pas cher dans la plupart des villes desservies au Canada et à l’étranger.
- Quel resto de burritos choisir à l’aéroport international de Denver.
- Où trouver les meilleurs gyozas à YVR.
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[Doug Morris](https://ca.linkedin.com/in/captain-doug-morris-5264419) est auteur, météorologue, instructeur et commandant de Boeing 787 d’Air Canada.